Traitements de désintoxication pour les adolescents présentant une dépendance aux opiacés

Auteurs
Catégorie Systematic review
JournalCochrane Database of Systematic Reviews
Year 2014
CONTEXTE: La littérature scientifique examinant les traitements efficaces pour les adultes présentant une dépendance aux opiacés indique clairement que la pharmacothérapie est un élément nécessaire et acceptable des traitements efficaces contre la dépendance aux opiacés. Néanmoins, aucune étude évaluant de manière systématique l'efficacité de la désintoxication pharmacologique chez les adolescents n'a été publiée. OBJECTIFS: Évaluer l'efficacité de tout traitement de désintoxication seul ou associé à une intervention psychosociale par comparaison avec l'absence d'intervention, avec une autre intervention pharmacologique ou avec des interventions psychosociales sur l'achèvement du traitement, la réduction de la consommation de substances et l'amélioration de l'état de santé et du statut social. STRATÉGIE DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE: Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (2014, numéro 1), PubMed (de janvier 1966 à janvier 2014), EMBASE (de janvier 1980 à janvier 2014), CINHAL (de janvier 1982 à janvier 2014), Web of Science (de 1991 à janvier 2014) et dans les références bibliographiques des articles. CRITÈRES DE SÉLECTION: Essais cliniques randomisés contrôlés comparant toute intervention pharmacologique seule ou associée à une intervention psychosociale destinée à la désintoxication avec l'absence d'intervention, un placebo ou une autre intervention pharmacologique ou psychosociale chez les adolescents (de 13 à 18 ans). RECUEIL ET ANALYSE DES DONNÉES: Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard recommandées par la Collaboration Cochrane. RÉSULTATS PRINCIPAUX: Deux essais portant sur 190 participants ont été inclus. Le premier comparait la buprénorphine à la clonidine en matière de désintoxication. Aucune différence n'a été trouvée pour les sorties d'étude : risque relatif (RR) de 0,45 (intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,20 à 1,04) ou pour l'acceptabilité du traitement : différence moyenne (DM) des taux de sortie 3,97 (IC à 95 % de -1,38 à 9,32). Davantage de participants dans le groupe sous buprénorphine ont entrepris un traitement à la naltréxone : RR 11,00 (IC à 95 % de 1,58 à 76,55), preuves de qualité modérée.L'autre essai comparait le traitement d'entretien au traitement de désintoxication : entretien à la buprénorphine-naloxone versus désintoxication à la buprénorphine. Pour les sorties d'étude, les résultats étaient en faveur du traitement d'entretien : RR 2,67 (IC à 95 % de 1,85 à 3,86), ainsi que pour les résultats au suivi (RR 1,36 [IC à 95 % de 1,05 à 1,76) ; aucune différence pour la consommation d'opiacés, preuves de qualité faible. CONCLUSIONS DES AUTEURS: Il est difficile de tirer des conclusions sur la base de deux essais portant sur un petit nombre de participants. Par ailleurs, aucune des deux études incluses n'a examiné l'efficacité de la méthadone qui reste le médicament le plus utilisé dans le traitement du sevrage des opiacés. La pénurie de données pourrait notamment s'expliquer par la difficulté de réaliser des essais portant sur des jeunes, tant pour des raisons pratiques qu'éthiques.
Epistemonikos ID: 57738bcc20db85f2694d982a31429e31161d4965
First added on: May 02, 2014